Soins du mouton

"Et si j'achetais un mouton ?"


 

Etant un animal grégaire, ce n'est pas un mais au minimum trois moutons que je vous conseille d'acquérir, pour deux raisons principales :

 

- si l'un venait à mourir, les deux autres pourrons attendre sans aucun stress que vous en acquériez un autre ;

- trois moutons offrent plus de possibilités de travail avec votre chien.

 

 

Alors, prêt à franchir le pas ?

 

 

Commençons par le vocabulaire :

  • agneau : petit de la brebis, âgé de moins d'un an ;
  • agneau de lait : agneau nourri uniquement avec le lait de sa mère, jusqu'à son abattage ;
  • agnelle : brebis qui n'a pas encore mis bas ;
  • brebis : mouton femelle ;
  • bélier : mouton mâle ;
  • ovin : animaux de la famille des moutons et des mouflons ;
  • onglons : nom donné au sabot des moutons

 

Avant tout, il vous faut un terrain.

Les moutons passant en moyenne 7 heures par jour à brouter, il vous faudra un demi-hectare (5 000 m²) pour 3 moutons.

Ceci est une moyenne, car cela dépend de la race de vos moutons ainsi que de la qualité de votre herbage.

 

A gauche, mouton Boulonnais.

Standard d'une brebis :

75 cm (hauteur au garrot) pour un poids de 75 à 90 kg.

 

 

A droite, mouton d'Ouessant.

Standard d'une brebis :

40 à 46 cm (hauteur au garrot) pour un poids entre 11 et 16 kg.

 

 

C'est donc le terrain ainsi que les conditions climatiques qui conditionneront le choix possible de races et par conséquent le nombre maximum de moutons.

Pour travailler vos chiens, je vous conseille de prendre une race rustique et légère.

 

Caractéristiques du terrain idéal :

  • Un point d'eau : une source ou un ruisseau accessible aux animaux, été comme hiver, où coule une eau propre sans algue.

Un moutons boit en moyenne entre 5 et 6 litres par jour et a besoin d'une eau saine.

Si le terrain ne possède pas de point d'eau, vous devrez y installer un abreuvoir et veiller à le nettoyer et le remplir régulièrement.

C'est donc une contrainte à prévoir, ajoutée à celle de casser la glace tous les jours de gel.

  • Des arbres : Pour offrir un espace ombragé l'été.

Les moutons supportent mieux le froid que les températures élevées. Ils peuvent mourir d'un coup de chaleur. Ce risque est beaucoup plus élevé chez les ovins qui ne sont pas tondus, car la laine empêche la sueur de s’évaporer. C’est une des raisons pour lesquelles il faut tondre les moutons au printemps.

Lors des fortes chaleurs, il faut leur offrir la possibilité de se mettre à l’ombre. C’est particulièrement important pour les moutons qui viennent d’être tondus, car ils peuvent être victimes de coups de soleil.

  • Une haie, un muret ou des buissons au milieu du terrain : qui serviront de coupe vent.

Suivant le sens du vent, vous verrez vos moutons se coucher d'un côté ou de l'autre pour se protéger.

A défaut, vous pourrez construire un muret artificiel en alignant des ballots de pailles.

  • Un bon drainage : si le terrain est en pente ou s'il possède un espace en hauteur, les moutons trouveront un lieu moins humide et boueux les jours de pluie.

Le pied du mouton ne tolère pas être trop longtemps dans l'eau : trop d'humidité favorise le développement des bactéries causant une infection appelée piétin (dont je vous parlerai par la suite).

 

Vous avez trouvé le terrain ?    Reste maintenant à le clôturer !

   

 

          Le grillage standard est en carré, d'une hauteur de 95 cm.

          Attention à ne pas le poser à l'envers : les mailles les plus petites vers le bas.

          Des poteaux tous les 2 à 3 mètres seront nécessaires.

                        Technique de pose (fichier pdf)

 

 

 

La clôture doit être vérifiée fréquemment car il arrive que les moutons s’y coincent la tête. C’est plus souvent le cas pour les moutons à cornes.

Vous regarderez également si un espace sous la clôture se forme, suite au passage d'animaux sauvages comme les sangliers ou les renards, mais aussi les chiens errants ...

Les clôtures électriques ne sont pas adaptées pour un usage permanent pour trois raisons principales : batterie à recharger, déperdition due à la pousse d'herbe, peu de transmission au mouton quand la toison est importante.  

 

Pour les mois d'hiver, un abri sera nécessaire.

Si l'abri est accessible toute l'année, c'est mieux. Cet abri doit :

  • offrir un sol bien drainé (afin d'éviter les conditions humides qui sont source de problèmes de santé) ;
  • être maintenu propre avec une litière confortable (divers matériaux peuvent servir de litière : la paille, les copeaux, les produits de papier, la tourbe et le chanvre sont des exemples de litière efficace)
  • être bien ventilé en limitant les courants d’air. 

Une grange ou une bergerie conviennent bien, mais ne sont pas obligatoires. Un abri avec trois pans de mur est suffisant.

Vous ne pouvez curer l'abris qu'une seule fois par an (le début d'été étant adapté).

Durant l'année, vous devrez recouvrir le sol d'une bonne couche de litière neuve dès que la précédente sera sale ou humide.

Il vous faut donc un lieu (non accessible aux moutons) où stocker correctement une réserve de litière.

La bergerie (ou l'abri) doit comporter un nombre suffisant de râteliers et d’auges, qui doivent être maintenus dans un bon état de propreté. Il faut que tous les animaux puissent se nourrir en même temps (pensez à la longueur des cornes une fois adultes et qu'en fin d'hiver ils auront un volume de laine important). 

La mangeoire doit être assez haute pour éviter toute contamination par les excréments ou la litière mais ajustée à la taille de vos moutons.

Dimension de l'abri : hauteur suffisante pour vous tenir debout (sachant que la litière peut atteindre 30 à 50 cm de hauteur) et surface au sol suffisante pour que tous vos moutons puissent se coucher en même temps.

 

Les besoins alimentaires :

Du printemps à l’automne, si votre terrain est assez grand et de bonne qualité, vos moutons trouveront de quoi se nourrir.

L'idéal est de partager votre prairie en deux lots (voire plus) afin de faire une rotation de pâture. Cela permet aux moutons de brouter une herbe non souillée par les excréments tout en favorisant une bonne repousse de la parcelle vide. Les parasites pondant leurs oeufs à la base des herbes, ne laissez pas vos animaux trop longtemps sur une parcelle afin qu'ils ne rasent pas le terrain. Toutefois, les larves contenues dans les excréments ayant une durée de vie moyenne de 3 semaines, une rotation de 3 à 4 semaines d'un lot à l'autre est nécessaire.

A ne jamais oublier : le sel

Les moutons ont besoin de minéraux présents dans le sel. 

  • Les blocs de sel conviennent, ils peuvent s'accrocher à un arbre de la prairie (ne pas les accrocher à la clôture car le sel attaque le fer), vous pouvez aussi donner des blocs avec ajout d'oligo-éléments. 
  • Le sel en poudre est souvent moins cher que les blocs de sel et vous pouvez le disposer dans les auges de votre abri.

Lorsque l’herbe est rare, en début et en fin de saison, il sera nécessaire de leur apporter des compléments sous forme de foin. En hiver, il faut compter 1,5 kg à 2 kg de foin par jour par mouton de taille moyenne. Un foin issu d'une troisième coupe est très apprécié des ovins, les brins étant plus fins.

Là encore, il vous faut donc un lieu (non accessible aux moutons) où stocker correctement une réserve de foin. Je vous conseille de n'acheter que le nécessaire pour un hiver, car d'une année sur l'autre votre fourrage risque de moisir et d'être toxique pour vos moutons, ceci est également valable pour la paille.

Les céréales ne sont pas l'idéal pour les moutons, sauf dans certains cas particuliers, car elles contiennent trop de cuivre (cela peut les rendre malades ou les tuer). Si vous devez compléter le régime de vos moutons avec des céréales, achetez un mélange spécifiquement destiné aux moutons.

  • Manger trop de céréales peut aussi ballonner vos moutons et causer leur mort. Évitez donc de trop les nourrir au grain.
  • Un mélange classique de maïs/soja/avoine ou un mélange spécifiquement conçu pour les moutons (ovins) ou les chèvres (caprins) devrait suffire pour compléter un peu le régime de vos animaux. Les moutons jeunes, les brebis allaitantes ou les vieux moutons ont souvent besoin de compléments en céréales.
  • Les mélanges de céréales pour chèvres ou vaches conviennent mieux que les mélanges pour chevaux. Évitez les mélanges multi-usages.

Tout changement de régime alimentaire doit être apporté graduellement. Ceci reste valable en fin d'hiver lorsque les animaux passent du foin à l'herbe : continuez à donner du foin pendant quelques semaines (ce qui permet ainsi de vider votre stock).

En été, lors de jours de pluie, vous pouvez aussi donner un peu de foin ou de paille afin que vos moutons puissent manger un peu de sec (ce qui permettra de vider définitivement votre stock !).

 

 

Deux professionnels indispensables :

  •  Tout d'abord il vous faut un vétérinaire. Tous les vétérinaires ne s'occupent pas des ovins. Vous devez en trouvez un, si possible non loin de chez vous et vérifier avec lui qu'il vous accepte comme client et se déplace jusqu'à votre terrain.

Ne jamais hésiter à consulter votre vétérinaire dès que vous vous questionnez sur l'état de santé d'un mouton.

  • Il vous faut également un tondeur (si vous envisagez de tondre vous même, un matériel de qualité sera nécessaire ainsi qu'une formation afin de ne pas blesser le mouton par une mauvaise manipulation ou un temps de tonte trop long qui lui apportera un stress parfois très nocif).

Annuaire des tondeurs de moutons

Si le tondeur vient chez vous : vérifiez avec lui s'il aura besoin d'électricité. Plusieurs heures avant son arrivée, enfermez vos moutons (ils ne doivent pas être mouillés avant une tonte), ne les nourrissez pas (leur estomac moins chargé subira mieux les manipulations), cet enfermement les fera transpirer (permettant à la lame de la tondeuse de mieux glisser). Pour le tondeur, prévoyez un sol plan et propre, l'idéal étant un carré de bois ou de béton de 2 mètres sur deux à côté de la bergerie. Pensez également à lui offrir à boire : un café ou une boisson fraîche fait toujours plaisir !

Si vous devez amener vos moutons chez le tondeur : une moutonnière (ou à défaut une remorque) vous sera nécessaire. Conduisez lentement et anticipez les virages. Prenez soin de vos animaux en prévoyant un seau, un gérican d'eau et en évitant de rouler en pleine chaleur. Vous pouvez demander la formation CAPTAV (Certificat d'Aptitude Professionnelle au Transport des Animaux Vivants), par exemple auprès d'une MFR (Maison Familiale Rurale), la formation durant généralement deux jours.

 

Une pharmacie :

Sur votre terrain, vous devez avoir facilement accessible mais à l'abri des intempéries et hors de portée des moutons une armoire à pharmacie dans laquelle vous aurez :

  • une trousse de premiers secours pour soins aux humains (et oui, il faut aussi penser à vous !)
  • le numéro du vétérinaire et du tondeur écrit au feutre indélébile sur la porte intérieure
  • un bloc note et un styllo
  • deux crayons à marquer pour moutons de couleurs différentes
  • un lot de gants jetables en latex
  • une paire de ciseau à bouts pointus de bonne qualité
  • une pince à épiler
  • des compresses stériles
  • un désinfectant (Bétadine ou équivalent)
  • un désinfectant en spray (souvent appelé "violet")
  • une bombe alu (qui permet de créer un pansement sur une plaie afin de la protéger des souillures et des mouches)
  • une renette ou, pour les moins experts, une brosse à poils durs (qui servira à nettoyer le pied de l'animal avant la taille, devra être désinfecté entre chaque pied)
  • un sécateur pour coupe des onglons (que vous désinfecterez après chaque pied traité)
  • un désinfectant en spray pour les onglons (servira après chaque taille)

 

Les soins réguliers :

  • Pour des moutons vivants principalement en extérieur, la période idéale de tonte est après les gelées et avant les premiers jours de chaleur. Ne retardez pas trop la tonte afin que vos moutons retrouvent une toison suffisante pour affronter les premiers froids de l'automne.
  • Apprenez à attraper et retourner un mouton. Une formation pratique est nécessaire et indispensable afin de ne pas faire souffrir votre animal. Contactez un centre de formation agricole ou un formateur troupeaux agréé.
  • Il est fréquent que la laine autour de la queue et de l’anus du mouton soit souillée. Il est souhaitable que cette laine soit enlevée car les mouches seraient tentées d’y pondre leurs œufs ; les larves creuseraient ensuite des galeries dans la peau. Après avoir coupé aux ciseaux le plus ras possible puis nettoyé à l'eau cette partie, il est important de vérifier si des asticots y ont déjà élu domicile. Dans ce cas, marquez au feutre le mouton, relevez son numéro de boucle et contactez rapidement votre vétérinaire. 
  • Surveillez l'état de la toison de vos moutons, surtout en période de mouches. En effet ces dernières pondent des oeufs dont les larves se nourriront de la chair de vos animaux (C'est pourquoi une tonte avant l'été est nécessaire). Des taches brunâtre à la base de la laine sont révélatrices. En cas de doute, coupez aux ciseaux le plus ras possible la zone tâchée et si vous voyez des asticots contactez votre vétérinaire au plus vite : votre mouton est victime de la myiase.
  • Entretenez régulièrement les onglons : toutes les 6 semaines sur terrain sec et plus souvent sur zone humide, vous devrez inspecter l'état des onglons et couper ou limer la corne en trop. Ce travail sera simplifié si vous achetez des ovins en bon état et si vous procédez régulièrement à la taille des onglons.

Commencez par racler la saleté autour et entre les onglons.

Retirez l’excédent de corne sur les côtés, parallèle aux lignes de l'onglon.

Coupez la pointe en restant parallèle à la ligne de pousse.

On égalise ensuite le talon au même niveau que la sole du pied (la sole est la partie molle située sous le pied, qui joue le rôle d’amortisseur).

Attention de ne pas couper les onglons trop court ; si la sole devient rose, c’est que le sang est juste sous la surface et il ne faut pas aller plus loin.

Si vous causez un saignement, ne vous alarmez pas. Un antiseptique local préviendra une infection. Marquez toutefois le mouton et notez son numéro de boucle afin poursuivre la désinfection pendant quelques jours.

  • Le piétin (pourriture des onglons, avec une odeur de pourri caractéristique) est un problème spécifique aux moutons et aux chèvres. Ceci est plus fréquent chez les animaux qui marchent régulièrement sur un sol humide ou détrempé. Les onglons se ramollissent et laissent entrer les bactéries. La pourriture peut causer une grande douleur pour le mouton qui se met à boiter jusqu'à marcher sur les genoux. Séparez les moutons infectés du troupeau. Sur un sol propre et pouvant être désinfecté, coupez les onglons au plus ras afin de retirer l'excès de corne et appliquez des produits antiseptiques spécifiques (voir votre vétérinaire). Ramassez les cornes coupées et jetez les aux ordures. Cette bactérie est contagieuse et reste en général dans le pré pendant 12 jours : changez de parc les moutons sains afin qu'ils ne soient pas infectés. 
  • Pour les animaux adultes, il faut prévoir différents traitements antiparasitaires tout au long de l’année :

Contre les parasites externes : deux fois par an (décembre et juillet).

Contre les strongles (digestifs ou pulmonaires) : quatre fois par an (avril, juillet, octobre et janvier).

Contre les ténias : quatre fois par an (avril, juillet, octobre et janvier).

Contre la petite douve : deux fois par an (avril et octobre).

Les agneaux seront vermifugés toutes les 4-6 semaines jusqu’à la fin de leur croissance (soit 6 mois d’âge) et traités si nécessaire contre les parasites externes.

Vous pouvez traiter vous même vos animaux, parlez en à votre vétérinaire.

  • Tous les ans (ou deux ans suivant les régions) votre vétérinaire doit effectuer une prise de sang pour le dépistage de la brucellose.
  • L’épaisse toison d’un mouton peut cacher un état d’engraissement alarmant.

Chez les ovins, il est donc essentiel d’évaluer l’état d’engraissement par palpation.

Pour ce faire, il faut palper l’apophyse épineuse et l’apophyse transverse pour évaluer l’épaisseur de la couche de gras à leurs extrémités.

De plus, il faut évaluer au toucher, la quantité de muscle et de dépôts adipeux qui se trouve sous ces os. 

Un animal qui a une note d’état d’engraissement inférieure à 2 ne devrait pas passer l’hiver à l’extérieur.

Si les reliefs osseux vous semblent trop saillants, n’hésitez pas à enrichir la ration en apportant du foin, des céréales, des granulés.

A l’inverse, si vos animaux sont trop dodus, diminuez les surfaces de pâturage ou les compléments alimentaires.

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Pointage de 0
: Le mouton est extrêmement maigre, faible et chétif. Les éléments du squelette, tels que la colonne vertébrale, les omoplates et les côtes, sont très saillants. Le tissu musculaire est très décharné. L’orbite de l’œil est proéminent et enfoncé. L’animal peut être bossu et s’isoler du troupeau.

Il est urgent de réagir, car le pronostic vital est engagé.

Contactez immédiatement votre vétérinaire.

 


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Pointage de 1 : Bien qu’extrêmement maigre et chétif, l’animal demeure agile. Les éléments du squelette sont saillants et dépourvus de couche de gras. Il n’y a aucune dégénérescence apparente du tissu musculaire. L’animal a assez de forces pour demeurer avec le troupeau.

Changez ou augmentez la surface de pâture et/ou donnez un complément en foin ou granulés ; ne travaillez pas votre chien sur ce mouton.

Par précaution, donnez lui un vermifuge. Et surveillez l'évolution.

 

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Pointage de 2 : Le mouton est maigre mais fort et vigoureux ; aucune perte de tonus musculaire n’est apparente. On ne décèle pas de couche de gras sur la colonne vertébrale, la croupe et les côtes, mais les éléments du squelette ne sont pas saillants.

Si vos moutons servent à faire travailler votre chien, laissez les au repos quelques semaines en augmentant un peu leur ration alimentaire et par précaution, donnez leur un vermifuge.

Les moutons ayant un pointage de 2 à 3 sont vigoureux mais ont besoin d’une meilleure alimentation pour hausser leur poids corporel avant l’accouplement.

 


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Pointage de 3 : Les moutons sont vigoureux et montrent des dépôts de gras légers mais évidents dans la région de la première côte, au-dessus de l’épaule, de la colonne vertébrale et de l’attache de la queue. L’os de la hanche demeure visible.

C'est l'état idéal pour un mouton d'ornement, non destiné à la reproduction mais au travail des chiens de troupeaux.




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Pointage de 4 : Les dépôts modérés de gras donnent au corps du mouton une surface lisse au-dessus de l’épaule, du dos, de la croupe et de la première côte. L’os de la hanche n’est pas visible. Un dépôt de gras ferme est apparent à la pointe de poitrine et autour de l’attache de la queue.

Les moutons ayant un pointage 3+ et 4 ont un état d’engraissement supérieur à la moyenne, mais cet état ne devrait pas nuire à leur productivité ni au travail des chiens. Soyez vigilant toutefois à leur essoufflement.

 


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Pointage de 5 : Le mouton est extrêmement gras avec un excès décelable au-dessus de l’épaule, de la colonne vertébrale, de la croupe et des premières côtes. Les dépôts excessifs de gras sur la pointe de poitrine, le flanc et l’attache de la queue manquent de fermeté. Le mouton semble mal à l’aise et réticent à se déplacer. En général, la toison est de bonne qualité.

Diminuez la ration alimentaire et ne travaillez pas votre chien sur ce mouton.

 

 

  • Lors de l'achat de vos moutons, vérifiez leur âge grâce à leur dentition. Vous devrez prendre l'habitude de vérifier périodiquement les dents de vos animaux parce que des dents en mauvais état ou usées empêchent un animal de manger ou de ruminer.

Les moutons ont 32 dents. Comme pour les autres ruminants, les huit incisives sont portées par la mâchoire inférieure et viennent s'appuyer sur un bourrelet édenté porté par la mâchoire supérieure ce qui permet à l'animal d'arracher la végétation. Il n'y a pas de canines, mais un écart important entre les incisives et les prémolaires. Cette partie s'appelle aussi la barre. Jusqu'à l'âge de quatre ans (lorsque toutes les incisives sont sorties), il est possible de connaître l'âge d'un mouton à son nombre d'incisives, une nouvelle paire d'incisives sortant chaque année.

Ovin de moins d'un an : pas de dents permanentes, uniquement des dents de lait (figure 1).

Ovin d'un an révolu : une paire de dents permanentes (figure 2).

Ovin de deux ans révolus : deux paires de dents permanentes (figure 3).

Ovin de trois ans révolus : trois paires de dents permanentes (figure 4).

Ovin de quatre ans révolus : quatre paires de dents permanentes (figure 5).

Au delà, la détermination de l'âge n'est plus possible.

Les incisives sont perdues peu à peu lorsque l'animal vieillit, ce qui rend plus difficile son alimentation et entraîne une dégradation de sa santé et, chez la brebis, de sa productivité. C'est pour cette raison que l'état général des moutons en pâture commence à se dégrader lentement à partir de quatre ans et que l'espérance de vie moyenne d'un mouton est de 10 à 12 ans, bien que certains moutons puissent vivre 20 ans.

 

Pour vos vieux moutons, donnez une alimentation facilement assimilable (le foin de troisième coupe, à herbes fines et tendres, devient ici indispensable).

 

  •  Les moutons ont une bonne audition, et sont sensibles aux bruits artificiels.
  • Les moutons ont des pupilles horizontales leur permettant une excellente vision périphérique. Avec un champ visuel de 270 ° à 320 ° environ, les moutons peuvent voir derrière eux sans avoir à tourner la tête. Toutefois, les moutons ont une mauvaise perception de la profondeur de champ ; des ombres ou des creux dans le sol qui peuvent leur faire peur. En général, les moutons ont tendance à fuir l'obscurité et à aller dans des endroits bien éclairés.
  • Les moutons ont également un excellent odorat et, comme toutes les espèces de leur genre, ont des glandes odorantes juste en face des yeux et entre les doigts. Le rôle de ces glandes n'est pas connu avec précision ; celles sur la tête semblent avoir un rôle d'attirance sexuelle ; les glandes interdigitales peuvent également avoir un rôle dans la reproduction mais pourraient avoir d'autres utilités, telles que l'excrétion de déchets ou servir de marqueur odorant pour aider les brebis perdues à retrouver leur troupeau.
 
 

En cas de plaies :

Au ciseau, coupez la laine au plus ras autour de la plaie.
Si vous estimez la profondeur superficielle, nettoyer la plaie afin de vérifier qu'il n'y a pas de corps étrangers, désinfectez au spay violet et une fois le désinfectant sec passez de la bombe alu pour protéger la plaie des souillures et des mouches. Renouvelez la désinfection (et le spay alu) dès que la plaie n'est plus protégée.
Surveillez l'évolution et appelez votre vétérinaire en cas de doute.
 
 

En cas de diarrhée :

Vos moutons ont-ils été vermifugés ?
N'avez-vous pas effectué un changement brusque d'alimentation ?
Votre alimentation (ou votre eau) est-elle souillée ? moisie ? périmée ?
Contactez votre vétérinaire.
 
 

En cas de morve :

Vos moutons ont-ils été vermifugés ?
Contactez votre vétérinaire.
 
 
 

Les signes de mauvaise santé :

Un mouton en bonne santé est vif, a une belle toison uniforme, les yeux nets et brillants, de bonnes dents, des mouvements libres, pas de claudication, un bon appétit, un comportement normal lorsqu'il boit ou tète, une rumination normale, pas de parasites externes, et pas de blessures, d’abcès ou d’autres lésions visibles.

La température normale des ovins varie de 38,5C° à 39,5C°.

Lors de toute observation, il faut se rappeler que les signes de mauvaise santé comprennent apathie, perte d'appétit, baisse de lactation, absence de rumination, écoulement des yeux, des narines ou de la bouche, salivation excessive, toux persistante, inflammation des articulations ou d'autres parties du corps, claudication, diarrhée, décoloration du lait ou de l'urine, gonflement, prolapsus vaginal, grattements ou frottements fréquents, myase de la mouche à viande, mauvais état physique, modifications du comportement y compris des perturbations de l'organisation hiérarchique et, dans certains cas, le fait de se tenir éloigné du troupeau. (source : recommandation concernant les moutons du Conseil de l’Europe)

 

Identification :

  Règle générale : 2 boucles par animal, avec un repère conventionnel et un repère électronique.

  Les différentes réformes successives de l'identification des ovins laissent apparaître trois cas de figure :

  Animaux nés après le 01 juillet 2010 : Identification avec 2 boucles (1 électronique sur l'oreille gauche + 1 conventionnelle sur l'oreille droite). Une dérogation est accordée pour les agneaux destinés à l'abattage : un agneau peut sortir de l'exploitation avec une seule barrette souple électronique ou une unique boucle électronique jusqu'à 12 mois.

  Pour toute autre destination que l'abattage, dès qu'il atteint l'âge de 6 mois, l'animal doit être identifié avec ses 2 boucles.

  Animaux nés entre le 01 août 2005 et le 01 juillet 2010 : Identification avec 2 boucles.

  Animaux nés avant le 01 août 2005 : Identification par une boucle saumon. Ces animaux peuvent être ré-identifiés dans le cadre de l'électronisation.

  A partir du 01 janvier 2017, tout animal né avant le 01 juillet 2010 devra porter une boucle électronique. Vous devrez donc acheter le matériel nécessaire auprès de la GDS et procéder aux ré-identifications si vous avez ou si vous achetez des moutons relevant de ce cas.

  Si vous pratiquez une identification pour la première fois, demandez à votre vétérinaire de vous assister.

 

  

Au niveau administratif :

  • Lors de l'achat, les ovins doivent être identifiés à l’aide d’une boucle apposée aux deux oreilles avant l’âge de 6 mois, l'une ayant un repère électronique et l'autre un repère conventionnel. Si ce n'est pas le cas, vous vous exposez à sa saisie en cas de contrôle par les services de l'Etat.
  • Vous devez effectuer une déclaration de l'activité auprès de l'Etablissement Départemental d'Elevage (EDE) qui attribue en retour un numéro d'exploitation ainsi que des identifiants de marquage. Pour les particuliers, il convient de se signaler directement auprès du GDS (Groupement de Défense Sanitaire) de votre département. 
  • Tout détenteur (même non professionnel) d’un ou plusieurs ovins est tenu de se déclarer et d’identifier chaque animal né sur son exploitation.
  • En cas de doute sur la bonne identification d'un animal ou bien si vous n'êtes pas encore connu auprès de l'EDE appelez le 03 85 29 56 73
  • Tous les ans (ou deux ans suivant les régions) votre vétérinaire doit effectuer une prise de sang pour le dépistage de la brucellose et envoyer le résultat des tests à la DSV (Direction des service vétérinaire) qui vous enverra également un exemplaire. Si un mouton est atteint, tout le troupeau devra être abattu.
  • Vous recevrez tous les ans un recensement, à remplir et renvoyer obligatoirement au GDS.
  • Vous aurez une cotisation annuelle à régler qui comprend (prix HT à titre indicatif mais qui peuvent varier d'une région à l'autre et d'une année sur l'autre) :  forfait par exploitation (environ 50€) + cotisation (environ 0,40€ par ovin) + action sanitaire (environ 0,30€ par ovin) + Diverses cotisations (soit au total environ 0,10€ par ovin) + Forfait gestion des prophylaxies (environ 11€). Le conseil général peut donner des aides de l'ordre de 0,15€ par ovin.
  • Vous aurez également quelques factures comme (prix HT à titre indicatif mais qui peuvent varier d'une région à l'autre et d'une année sur l'autre) : forfait identification par exploitation (environ 20€) + saisie de document (environ 1,50€) + cotisation pour équarrissage (0,25€ par ovin).
  • Si vous êtes amené à transporter ou à vendre un (ou des) moutons, vous devrez commander auprès de la GDS un document de circulation (carnet de 25 feuillets X 5).
  • Si vous produisez des agneaux vous devrez commander auprès de la GDS des paires de boucles ainsi qu'une pince pour boucle électronique.
  • Vous devrez déclarer auprès du GDS tout changement dans votre exploitation : ovin vendu (ou cédé), ovin décédé (l'équarrisseur viendra le chercher) ou naissance.

 

En conclusion :

Je viens de vous donner des conseils pratiques pour démarrer au mieux.

Pour de plus amples informations, je vous conseille de lire le document canadien suivant :

Code de pratiques pour le soin et la manipulations des moutons (fichier pdf)

ainsi que de contacter votre vétérinaire ou le GDS dès que besoin.

 

Travailler son chien sur moutons exige de les respecter tout autant que votre compagnon.

Il est inadmissible d'utiliser des ovins non en état, ou des brebis gestantes ou des agneaux de moins de 6 mois tout comme de laisser son chien courser impunément un animal. 

Cathy BLANC